Le marché immobilier à Paris et en Île-de-France traverse une période difficile, marquée par une forte baisse de la demande due à des pratiques de prêt plus strictes adoptées par les banques. Sur les 18 derniers mois, les taux de crédit moyens ont triplé pour atteindre 3,45 % en juin, entraînant une chute de 15 % des transactions immobilières par rapport au pic observé en août 2021. Les volumes de ventes dans les grandes zones urbaines, notamment à Paris, ont diminué de 25 %. Cette crise affecte tant les appartements que les maisons, avec des baisses respectives de 25 % et 28 %. Les prix immobiliers ont également été impactés, avec une diminution de 2,2 % en Île-de-France et de 3,5 % à Paris, portant le prix moyen au mètre carré à 10 170 euros. Les notaires prévoient de nouvelles baisses de prix, avec une estimation de 5,5 % d’ici septembre. De plus, des projections basées sur des avant-contrats indiquent que les prix des anciens logements en France continentale connaîtront une phase de déclin à partir de septembre, avec une baisse attendue de 1 % sur l’année (-1,4 % pour les appartements et -0,7 % pour les maisons).
🚨 A Paris, les ventes de logements anciens plongent de -23% sur un an selon @GdParisNotaires. Les prix baissent de 3,5%. Comme souvent lors des périodes de retournement du marché, l’ajustement se fait d’abord sur les volumes. Les chiffres ⬇️ #immobilier #logement pic.twitter.com/LpW59MnTN8
— Pierre Chevillard (@PierreChevillar) July 28, 2023
Baisse des loyers en Île-de-France malgré l’inflation
Malgré la forte inflation touchant la France (6,3 % sur un an en février), les loyers en Île-de-France ont légèrement baissé en 2023 (-5 % par rapport à mars 2022), selon LocService.fr. Le loyer mensuel moyen dans la région s’élève à 954 euros, avec un prix moyen au mètre carré de 24,8 euros, nettement supérieur à la moyenne nationale de 13,67 euros par mètre carré. À Paris, les loyers sont restés stables en 2023, avec une moyenne de 1 102 euros par mois (36,6 euros par mètre carré). Le déplacement de la demande de Paris vers les provinces en raison de la pandémie a entraîné cette stagnation, voire légère baisse, des loyers dans la capitale. Les studios et les appartements d’une chambre sont particulièrement recherchés, représentant environ 50 % des baux signés au cours des 12 derniers mois. Les grands appartements (trois pièces ou plus) à Paris sont notablement plus chers que ceux en banlieue. L’attractivité de la capitale réside dans ses grands appartements haut de gamme, tandis que les unités plus petites sont prisées par les étudiants et les personnes aux revenus modestes. Paris reste un marché locatif attractif, représentant 38 % de toutes les recherches de location en Île-de-France. Le gouvernement a plafonné l’indice de loyer à 3,5 % depuis juillet 2022 pour freiner la hausse des prix de location pendant l’inflation. De plus, les prix des loyers sont régulés à Paris depuis 2018 pour contrôler les augmentations de prix.
La crise immobilière à Paris et en Île-de-France est indéniable, avec une forte baisse de la demande et des transactions. Les taux de crédit élevés et les pratiques de prêt plus strictes ont contribué à cette situation. Les baisses de prix touchent aussi bien les appartements que les maisons, et les notaires prévoient encore de nouvelles diminutions à venir. Dans le même temps, malgré l’inflation, les loyers en Île-de-France ont légèrement baissé, notamment à Paris, en raison d’une demande qui se déplace vers les provinces. Il sera essentiel pour les acteurs du marché immobilier de surveiller attentivement l’évolution de la situation et d’adapter leurs stratégies en conséquence pour faire face à ces défis.