La crise financière ne montre aucun signe de répit pour les aspirants propriétaires en France. Le taux d’usure, indicateur clé du plafond des taux d’intérêt pour les prêts immobiliers, vient de connaître une ascension fulgurante. Alors que le 1er janvier 2023 affichait un taux de 3,57%, le 1er septembre marquera une envolée historique à 5,56% pour les crédits immobiliers s’étendant sur 20 ans ou plus, soit une augmentation vertigineuse de 200 points de base. Une réalité qui traduit l’ajustement profond des barèmes sur les crédits immobiliers, dicté en grande partie par les décisions de la Banque centrale européenne et la hausse concomitante des taux d’intérêt.
Les conséquences sur le marché immobilier
Cette flambée des taux d’usure, s’ajoutant à la montée générale des taux du crédit immobilier, présente des conséquences directes pour les futurs emprunteurs. Les banques, conformément aux nouvelles réglementations, affichent désormais des taux de crédit avoisinant régulièrement les 4%. Et selon les projections de Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, le taux d’usure pourrait encore grimper pour atteindre des sommets proches de 6% d’ici la fin de l’année. En comparaison, l’Observatoire Crédit Logement a révélé que le taux moyen d’un crédit immobilier n’était que de 3,61% en juillet 2023, triplant presque en l’espace d’une année depuis juillet 2021.
L’impact sur la production de crédits et l’emprunt
La capacité d’emprunt des Français, déjà mise à mal par une conjoncture économique défavorable, se voit encore réduite. La Banque de France a récemment rapporté une chute spectaculaire de 40% de la production de crédits immobiliers, équivalant à un montant de 12,7 milliards d’euros en juillet 2023. La hausse des taux d’usure, bien qu’elle ait pu débloquer certains dossiers en attente, a également entravé de nombreux projets immobiliers. Le marché immobilier français est à un carrefour : entre des taux d’intérêt en augmentation et une capacité d’emprunt réduite, l’avenir de l’accession à la propriété pour bon nombre de Français reste incertain.