Le réseau RNSA, pilier de la surveillance des pollens allergènes en France, a cessé ses activités. Que signifie cette disparition pour les millions de Français allergiques ?
La fin d’un système unique de mesure
Depuis plus de 30 ans, le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) observait au microscope l’air que nous respirons. Grâce à une cinquantaine de capteurs répartis sur le territoire, il détectait en temps réel les pollens allergènes comme ceux du bouleau, du platane ou des graminées. Chaque semaine, ses bulletins étaient scrutés par des médecins, des pharmaciens… et des millions de personnes allergiques.
Mais depuis le 31 mars 2025, ce réseau a été placé en liquidation judiciaire. En cause : une baisse de financements publics et un soutien jugé insuffisant des pouvoirs publics. Une extinction brutale, alors même que le printemps s’annonce particulièrement chargé en pollens.
Des alternatives, mais moins précises
La disparition du RNSA ne signifie pas l’absence totale d’alerte. Les associations régionales de surveillance de l’air, comme Atmo, ont pris le relais en publiant un indice pollinique quotidien, basé sur des modèles atmosphériques, des observations locales et des données satellites. Mais ces méthodes, plus prédictives que mesurées, manquent parfois de précision.
Les allergologues alertent : sans les prélèvements physiques du RNSA, il sera plus difficile d’anticiper les pics de risque ou de suivre les effets du changement climatique sur la flore allergène.
Un enjeu de santé publique
Avec 20 % de la population française souffrant de rhinites allergiques, cette question dépasse le simple confort printanier. Le suivi des pollens permet d’adapter les traitements, mais aussi de prévenir des complications comme l’asthme.
La fin du RNSA interroge sur notre capacité à suivre des indicateurs biologiques aussi sensibles que l’air. Un défi à relever, alors que les épisodes allergiques sont en forte hausse partout en France.