Un phénomène météo peu connu, l’effet de foehn, va provoquer une envolée des températures en avril. Certains départements français pourraient même atteindre les 30 °C. Décryptage d’un événement aussi rare qu’inquiétant.
Un printemps sous influence… alpine
Alors que le mois d’avril rime habituellement avec giboulées, la météo française s’apprête à vivre un épisode totalement inhabituel : une chaleur sèche et soudaine, attendue ce week-end dans le sud-ouest, avec des pics proches de 30 °C. À l’origine de cette hausse spectaculaire, un phénomène naturel souvent méconnu : l’effet de foehn. Ce mécanisme se produit lorsque de l’air humide venu de l’océan Atlantique est forcé de franchir un massif montagneux – ici, les Pyrénées. En franchissant la crête, l’air se réchauffe brutalement en redescendant, générant une chaleur sèche et localement intense.
Un déséquilibre météorologique préoccupant
Si ce phénomène n’est pas nouveau, son intensité et sa fréquence inquiètent les spécialistes. Selon les prévisionnistes, cette poussée de chaleur devrait toucher plus d’une vingtaine de départements, principalement dans le sud-ouest mais aussi dans le centre du pays. À Toulouse, on pourrait enregistrer des températures record pour un mois d’avril. Ce qui alerte les météorologues, ce n’est pas seulement la chaleur en elle-même, mais le caractère de plus en plus récurrent de ces anomalies climatiques, en lien avec le réchauffement global. L’air sec, le vent et les températures élevées favorisent aussi les risques de feux précoces, comme on l’a déjà observé ces dernières années.
Le foehn, messager d’un climat qui bascule ?
Ce coup de chaud printanier pourrait bien être un signal parmi d’autres d’une météo qui perd ses repères saisonniers. Loin d’être un simple caprice atmosphérique, ce genre de phénomène tend à se banaliser, dans un contexte de dérèglement climatique. Pour les scientifiques, ces signaux doivent servir d’alerte : les modèles météorologiques doivent s’adapter, et les politiques de prévention aussi. Car si le foehn fascine par sa mécanique, il inquiète aussi par ses conséquences de plus en plus visibles.